La vie dans la famille royale du Japon est loin d'être un conte de fées, comme l'a découvert la princesse héritière Masako bien avant qu'elle n'assume son rôle de nouvelle impératrice du Japon.
Deux jeunes femmes, nées à quelques années d'intervalle de part et d'autre du monde, se sont retrouvées dans des positions tout aussi intimidantes lorsqu'elles ont épousé l'héritier du trône dans leurs pays respectifs: Diana Spencer (née en 1961), a épousé Charles, prince de Galles. du Royaume-Uni en 1981, tandis que Masako Owada (né en 1963) a emboîté le pas le 9 juin 1993, lors de son mariage avec le prince héritier Naruhito du Japon.
Dans chaque cas, il semblait que tout le pays voulait désespérément que l'héritier du trône «s'installât», car les deux princes étaient au début de la trentaine et il y avait une pression considérable pour trouver une épouse. Ce devait être une femme de bonne formation avec une réputation irréprochable, et ça ne ferait certainement pas de mal si elle était photogénique aussi.
Fille d'un comte britannique, Diana n'avait que 19 ans et travaillait dans une garderie lorsqu'elle s'est fiancée au prince Charles, qui avait 12 ans son aîné. La presse l'appelait charitablement une «enseignante de maternelle», mais l'adolescente Diana n'avait aucun diplôme d'enseignement professionnel à son nom. D'un autre côté, Masako, la fille d'un diplomate, était sur la voie rapide d'une carrière diplomatique réussie. Masako avait 29 ans et le prince Naruhito 32 au moment de leur mariage.
D'une carrière établie à la vie de princesse
Masako Owada était une citoyenne du monde avant même d'atteindre l'école, après avoir vécu en Russie et à New York en tant qu'enfant d'âge préscolaire pendant les affectations diplomatiques de son père. Après quelques années de retour au Japon, la famille Owada est retournée aux États-Unis lorsque Masako était en deuxième année de lycée. Excellente étudiante, elle s'est spécialisée en économie à Harvard, puis est allée à l'Université de Tokyo pour des études supérieures. En 1986, elle est devenue l'une des rares femmes à réussir le prestigieux examen d'entrée du ministère des Affaires étrangères.
Masako a rencontré le prince Naruhito pour la première fois la même année, et on dit qu'il a été immédiatement pris avec son intelligence et ses manières. Cependant, bien que les médias aient suscité un certain intérêt pour Masako en tant que future épouse royale, elle était déterminée à se concentrer sur sa carrière naissante. Elle a été sélectionnée pour un poste en Angleterre, où elle a étudié pour obtenir un diplôme en relations internationales à Oxford. Le prince n'avait pas oublié Masako, cependant, et après son retour au Japon plusieurs années plus tard, l'Agence de la maison impériale a commencé à organiser des réunions soigneusement orchestrées entre les deux. Le prince poursuivit poliment mais obstinément le thème du mariage, et bien qu'elle refusa ses propositions à plusieurs reprises, Masako fut finalement convaincu et accepta de l'épouser en décembre 1992. Leurs fiançailles furent annoncées en janvier suivant.
Le public et la presse ont été ravis du choix de cette jeune femme brillante et belle comme fiancée du prince Naruhito. On parlait aussi beaucoup à l'époque de la façon dont Masako était le symbole de la jeune japonaise moderne et pouvait aider à apporter une bouffée d'air frais dans la famille impériale.
Pas de conte de fées pour cette princesse
La princesse Diana avait rapidement rempli l'un des principaux mandats d'une princesse héritière, produisant «un héritier et une pièce de rechange» avec la naissance de ses fils, le prince William et le prince Harry, mais son mariage s'est rapidement effondré. Pendant ce temps, la princesse Masako faisait face à la désapprobation de l'Agence de la maison impériale - les bureaucrates et les aristocrates chargés de gérer les affaires de la famille royale japonaise. La princesse, qui parlait quatre langues, avait espéré tirer parti de ses compétences diplomatiques dans son nouveau rôle, mais cela n'a pas abouti. D'abord et avant tout, la pression était exercée pour produire un héritier.
La princesse Masako a fait une fausse couche en 1999 avant de donner naissance à la princesse Aiko en 2001. Alors que le Japon se réjouissait de la naissance de la petite princesse, l'Agence de la maison impériale n'a pas été apaisée, car une femme ne peut pas hériter du trône japonais. De plus, les princesses japonaises doivent renoncer à leur statut royal lors du mariage, tout comme la sœur cadette du prince héritier, maintenant connue sous le nom de Mme Sayako Kuroda, lorsqu'elle s'est mariée en 2005.
La princesse Masako a rarement été vue en public après la naissance de sa fille et, en 2004, il a été annoncé qu'elle avait reçu un diagnostic de trouble de l'adaptation et qu'elle suivait un traitement médical.
La princesse Masako (à droite), le prince Naruhito (au centre) et la princesse Diana (à gauche) se sont rencontrés en février 1995, lorsque cette dernière s'est rendue dans le cadre de sa tournée de la Croix-Rouge au Japon. Si les deux princesses avaient pu s'asseoir en privé pour bavarder, se seraient-elles réconfortées de se confier? Photo: via Pinterest
Soutien à la famille
Alors que la princesse Masako a également subi les mêmes pressions que feu la princesse Diana (décédée tragiquement dans un accident de voiture en 1997), une chose qui est restée constante pour elle est le dévouement et le soutien indéfectibles de son mari. Il est très rare que la famille impériale japonaise exprime des opinions fortes en public, mais en 2004, son mari et maintenant empereur, le prince Naruhito, a pris la décision inhabituelle de dénoncer la situation de sa femme.
Il a fait remarquer qu'elle «a travaillé dur pour s'adapter à l'environnement de la maison impériale au cours des 10 dernières années, mais d'après ce que je peux voir, je pense qu'elle s'est complètement épuisée à essayer de le faire. Le prince héritier a ajouté: "Il est vrai qu'il y a eu des développements qui ont nié la carrière de la princesse Masako jusque-là ainsi que sa personnalité motivée par sa carrière."
Aucune perspective de succession
Pendant ce temps, le gouvernement japonais avait sérieusement réfléchi à la manière d'assurer l'avenir de la famille impériale. Bien qu'il y ait eu des appels à moderniser les lois sur les successions, ouvrant la voie à la princesse Aiko pour finalement succéder à son père, il y avait aussi de nombreuses voix dissidentes de milieux conservateurs. Au milieu de ce débat en cours, en janvier 2006, le Premier ministre Junichiro Koizumi s’est engagé à présenter un projet de loi qui permettrait aux femmes d’accéder au trône.
Cependant, les événements ont soudainement pris une tournure inattendue. Dans ce qui semblait être un moment fortuit, en février 2006, il a été annoncé que la princesse Kiko, épouse du frère cadet du prince héritier, le prince Akishino, attendait son troisième enfant. Le couple avait déjà deux filles, âgées de 14 et 11 ans à l'époque. Aucun homme n'était né dans la famille royale japonaise depuis le prince Akishino une quarantaine d'années auparavant.
La naissance du prince Hisahito en septembre suivant mit fin aux spéculations sur les lois successorales, et le prince naissant devint troisième dans la lignée de succession derrière son oncle et son père. Alors que les critiques du système actuel étaient déçus, il n'est pas difficile d'imaginer que la princesse Masako a probablement poussé un soupir de soulagement en apprenant la nouvelle de l'arrivée saine de son neveu. Non seulement cela a soulevé un poids sur ses épaules, mais cela signifiait également que la princesse Aiko pourrait maintenant avoir l'occasion de décider de son propre chemin futur.
Les choses n'ont pas non plus été faciles pour la jeune princesse au fil des ans. Alors qu'elle était à l'école primaire, la princesse Aiko était parfois absente de l'école et souffrirait d'anxiété due au «comportement brutal» de certains de ses camarades de classe. Invariablement, certaines voix dans les médias ont tenté de relier cela aux problèmes de santé de la princesse Masako, tandis que d'autres ont été plus sympathiques, soulignant qu'un nombre croissant d'écoliers japonais, en général, ont des problèmes similaires. Maintenant âgée de 17 ans, il semble que la princesse Aiko ait mis cela derrière elle et qu'elle aime l'école et assume progressivement plus de fonctions royales.
Contrairement à son homologue britannique, la regrettée princesse Diana, la princesse Masako a résisté à la tempête, bien qu'à un coût personnel élevé. Au cours de la dernière année, la princesse Masako a été de plus en plus vue en public lors d'engagements avec son mari et sa fille. Cela suggère que la princesse de 55 ans se sent plus forte, alors qu'elle s'apprêtait à prendre sa place aux côtés de son mari à la tête de la famille impériale le 1er mai 2019.
Dans le futur
Il reste à voir quelle direction prendra le nouveau couple impérial, mais si un changement radical est peu probable, il est probablement juste de dire qu'ils apposeront leur propre empreinte sur leurs positions. Peut-être qu'ils inaugureront une nouvelle ère de diplomatie royale, voyageant à l'étranger et donnant enfin à la nouvelle impératrice l'occasion d'utiliser les compétences qu'elle a perfectionnées dans sa jeunesse.
La princesse Aiko est maintenant dans sa dernière année de lycée, donc comme tous les parents, le nouvel empereur et l'impératrice discuteront sûrement de leurs projets futurs avec leur fille et se sentiront à la fois fiers et nostalgiques alors que leur enfant unique bien-aimé approchera de l'âge adulte.
Quant à l'avenir de la famille impériale japonaise, il repose carrément sur les épaules élancées du prince Hisahito, qui vient d'entrer au collège. En tant que seul membre masculin de la famille de sa génération, le prince et sa future épouse doivent finalement avoir un fils pour poursuivre la lignée royale. En supposant que le prince ait la chance de trouver une jeune femme disposée à assumer cette tâche gargantuesque, il ne fait aucun doute qu'elle trouvera un mentor sympathique chez sa tante, l'impératrice Masako.
PAR LOUISE GEORGE KITTAKA 1 MAI 2019 STYLE DE VIE , TENDANCE DU MOMENT
https://savvytokyo.com/masako-japans-new-empress/
Le prince Charles et la princesse Diana visitant le jardin japonais à Kyoto, au Japon.
Dans le palais impérial, le prince Charles porte un smoking noir et la princesse Diana porte une élégante robe bleue avec un bandeau assorti lors d'une visite au Japon. La styliste Yuki Sharoni a préparé la princesse Diana pour la soirée.
Souvenirs..
Couronnement au Japon _ Décembre 1990
